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1Mon seigneur, estant à Grenoble, il vous pleust
2me commander de me adviser et prendre garde d’Orpière
3et pour ce faire, m’en donnattes charge et comiscion par
4escript. Estant arrivé en ce lieu, treuve les gardez
5en mesme estat que les laissès quand m’en allant
6audit Grenoble. Estre arrivé, les conseuls me vindrent
7treuver et me portèrent les clefz dez portes de ce lieu
8comme au paravant les avoye, lesquellez prins et leur
9baillès la commission qu’il vous avoyt pleu me
10bailler, affin qu’ilz sceussent par icelle et vissent
11votre intentin. Estre venu ung sire François Abel,
12marchant de ce lieu, fict tourner revoyr votre dicte
13commission et comme acoustumer à troubler le reppos de
14ce lieu et comme envieulx a changé par ces moyens
15acoustumez une partie du petit peuple qu’ilz n’ont rien
16voulleu hobéyr à votre dicte commission et mesme que
17ayant faict demander les clefz de ladite ville soubz
18prétexte de tenir ung conseil général de la ville, quand
19est venu de l’eure acoustumée et comme je avoys
20aussi acoustume de veoyr sceulx qui entroyent
21en garde et fermer les portes, ne m’ont voulleu
22rendre les clefz de ladite ville, disant qu’ilz
23avoyent advisé en leur conseil de les garder* [*comme si je avoys faict quelque tradimentz à la ville] et je
24ne leur ay voulleu dire aultre chose, remestant le
25tout à ce que bon vous en semblera et vous renvoye
26votre commission, s’il vous plaict que je la commande, je
27[v] vous hobéyrey en tout ce qui vous plairra. Si votre
28seigneurie treuve bon, la pourrés remectre audit sire
29Françoys Abel. Monseigneur, je ne veulx aussi hoblier
30vous supplier que s’il advenoyt qu’ilz fissent plaincte
31ou que je heusse faict ou dict quelque chose qui feust
32dommageable ou houltragieuse en général ou en particullier,
33vous supplie très humblement que je soye appellé par
34devant vous à leur présence et s’il ly à faulte en faict
35ou en dict, que je ens porte la pénitence au double, sy non
36et au contraire par la vous congnoistrez la mallice et principallement
37de ce particullier sus nommé. Nous avons demeuré despuys
38troys jours sans garde. Je ne vous puys escripre
39nullez novelles dignez de vous car despuys que suys
40esté arrivé, avons heu et les neiges et les grandz ventz,
41toutesfoys la mallice du temps ny de certains particulliers
42n’empêchera, quand y aura juste occasion, que ne vous
43tiengne adverti du tout ce que se pourra présenter et
44survenir, vous présentant d’aussi bonne voullanté mes très
45humblez comme de bon cœur prye Dieu
46Monseigneur vous donner en bonne sancté longue et Heureuse vye. De votre humble
47maison d’Erpière, ce XVIe décembre.
48Votre bien humble et affectionné
49à vous faire service
50Ville Franche